Le Fourgon Jaune

Belle ville que Quedlinburg classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Une collégiale Saint Servais romane superbe dans l’enceinte du schloss (château), un trésor et une crypte plutôt fascinants. La pièce la plus ancienne de ce trésor est un des vases (ou jarres) en albâtre, censé avoir été utilisé par Jésus pour changer l’eau en vin lors des noces de Cana (là j’ai quand même quelques doutes).

Autrement la balade dans l’Altstadt (vielle ville) est bien agréable avec ses 1300 vielles maisons à colombage du 17 siècle. C’est un des berceaux de l’âme allemande. Elle fut la capitale du premier état allemand, il y a plus de 1000 ans en 919, sous le règne d’Henri l l’oiseleur.

Notre séjour en Allemagne se finit bientôt et on a apprécié l’hospitalité et la gentillesse allemande. Il existe quelques rigidités quand même, quand il s’agit d’argent (quelques difficultés avec la carte Visa) ; par exemple, les blagues du style : “Je ne sais pas”, “peut être” ou  ” je ne retrouve pas ma carte bleue”, au moment de payer, ne passent pas du tout, mais alors pas du tout.

Plus que 3 jours avant de rentrer. On aurait presque quelque appréhension, mais comme on s’arrête à Charleville où une bonne partie de la famille sera présente, on sait  qu’il n’y aura aucun problème d’adaptation et que ce sera plutôt une fête (avec en plus le festival mondial de marionnettes).

 

 

 

Le matin un petit tour à Bernburg, patrie de Till Eulenspiegel, bouffon du moyen âge détenteur de sagesse (des bons vieux souvenirs du Spaeth et Real hein !), petite ville saxonne tranquille avec un “je ne sais quoi” de nostalgique évoquant l’ancienne Allemagne de l’Est. Une ville non essentielle à voir, si ce n’est son château renaissance.

Puis en route vers Quedlinburg, belle ville historique et touristique. On a trouvé un camping super et des filles d’enfer pour s’en occuper : le Kloser camping à Thale. On en a profité pour aller voir le musée sur la RDA (on est toujours dans l’ancienne Allemagne de l’Est). Instructif et distrayant, mais il faut une bonne maîtrise de la langue allemande pour en profiter pleinement. Et là on a un petit manque ! Dommage.

Ce matin du 13 Septembre, visite du château d’Oranienbaum et son jardin. Intéressant si on aime le style rococo avec la porcelaine de Saxe, et sans oublier les “chinoiseries”. Surprenant.

Rien à voir avec la visite de la fondation du Bauhaus à Dessau l’après midi. Là on rentre dans le fonctionnel et l’épuré, tant au niveau de l’architecture que de l’ameublement ou de l’urbanisme. L’activité créatrice de l’individu au service de la société et du mieux être (pratiquement l’inverse de la conception et de l’usage des châteaux “Rococo”).

Ne pas oublier de visiter aussi les “Masters’ houses” (à 600 m du bâtiment du Bauhaus), et voir la mise en pratique des idées novatrices du Bauhaus, en particulier dans les maisons où ont vécus Klee et Kandisky, enseignants au Bauhaus. Ne pas oublier, non plus, de cheminer dans la rue du Bauhaus pour admirer d’autres réalisations tout aussi captivantes. Une aprés midi vraiment bien (en plus c’est gratuit le dimanche).

Couchage dans un petit camping, sous la pluie, au bord de l’eau à Bernburg.

La matinée du 12 Septembre passée à Wittemberg, patrie du très joyeux Luther, à traîner en ville mais surtout à aller voir l’expo “Cramach le jeune”, peintre allemand du 16 siècle. Vraiment pas mal sa peinture et ses portraits sublimes de notables ou princes ou … Un peu moins bien lorsqu’il devint peintre “officiel” de la réforme.

L’aprés midi, balade sous le soleil (ça fait du bien) dans le parc de Worlitz, ses ponts, ses bateaux, ses chemins tortueux, ses îles, … Encore un coin “sehr romantisch”. Un bel endroit pour se ressourcer.

Un petit tour enfin à une compétition de cerfs volants à côté du camping. Impressionnant ce qu’ils sont capables de faire avec leurs drôles de machines !

 

La matinée du 11 Septembre, passée au domaine de Sans souci à Potsdam, avec la visite du château créé par Frédéric le Grand ou Frédéric II (1,58 m ça me rassure !) entre 1745 et 1747 uniquement pour les plaisirs (le sien surtout). Un style rococo “Frédérisant” bien chargé et bien doré, mais qui passe bien dans le contexte. A ne pas rater le salon de musique or et blanc, la chambre Voltaire et sa déco type bestiaire et tous les tableaux quelque peu frivoles. Un despote éclairé ce Frédéric qui aimait les arts, la bonne chère, les femmes et la culture française (il parlait mieux français qu’allemand).

La visite du parc est interessante avec sa maison chinoise, le nouveau palais, l’orangerie et les nouvelles chambres à la déco suggestive.

Puis en route vers la Saxe et Wittemberg où on a dormi dans un camping 5 étoiles (c’est fou comme on s’habitue facilement au luxe). Mais toujours des difficultés en Allemagne pour trouver un Wifi correct et surtout gratuit.

Cap à l’Est, ce 10 septembre, avec un départ de l’Alexander Platz laboratoire de l’urbanisme communiste. Après la visite de la tour de la télévision symbole de Berlin Est puis de Berlin, découverte du style “épuré de la nouvelle objectivité” avec les deux immeubles, sur la place, le Bérolinahaus et le l’Alexanderhaus qui se font face. On n’oublie pas l’horloge atomique entre les deux et surtout la maison de l’enseignant avec ses fresques pédagogiques (je crus y reconnaître certains de mes anciens collègues notamment Jean Marie et Cécile).

Ensuite la Karl-Marx Allee (90 m de large), l’artère mythique de l’Est et devanture de la “Communist  Way of Life”. Une architecture classique mâtinée “confiseur”. Vraiment étonnant !

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Enfin, ce que nous voulions voir à tout prix, “l’East Side Gallery” galerie à ciel ouvert sur 1300 m de mur conservé. Un extraordinaire mémorial à ne rater sous aucun prétexte.

Et pour finir un petit regret : trois jours de visite (il faut bien repartir) ne suffisent pas pour appréhender correctement Berlin. Il faudrait une semaine.

Descente d’Unterlinden, les champs Elysées berlinois, décevante si ce n’est la très émouvante piéta la mère et son fils, de Kolwitz, dans la salle de recueillement de l’ancienne salle de garde (un hommage à tous ceux qui ont préféré mourir que de renoncer à leurs convictions). On a aimé, dans le quartier, la place Gendarmenmarkt et le beau trio architectural des églises française, allemande et du Konzerthaus.

Mais le clou de la journée était la visite du dôme en verre du Reichstag de Norman Foster. Fantastique ! Avec, en plus de la beauté architecturale et de la prouesse technique, des points de vue commentés sur tout Berlin. A ne pas rater, même s’il y a un peu de queue pour réserver.

Une expo passionnante Postdamer Platz pour les 25 ans de la disparition du mur, à voir aussi. Vraiment interessant et instructif.

Berlin représente bien la ville du 3 ème millénaire avec son architecture futuriste et sa relecture particulière de son passé tumultueux. L’église du souvenir (ou de l’empereur Guillaume) en est la parfaite illustration.

En tout cas c’est un vrai plaisir de se promener dans cette ville et de découvrir tous ses monuments et bâtiments, à part la colonne de la victoire reconstruite par les nazis en 1939 qui glorifie trop, à notre goût, la puissance germanique (on a même plutôt détesté).

Autrement, on retient de nos flâneries : le château de Bellevue résidence du président parfait inconnu, la chancellerie (habitation d’Angela) dont je n’ai pas trop aimé la lourdeur (Catherine n’est pas d’accord), le Reichstag bien sur avec une bonne heure de queue pour réserver des places pour visiter l’extraordinaire coupole, la porte de Brandebourg, l’émouvant  mémorial de l’holocauste, la plus que moderne Postdamer Platz avec ses bâtiments futuristes financés par des entreprises privées et son quartier Sony avec sa sublime toiture en verre Plaza Sony, et tous les bâtiments du forum de la culture (une belle réussite). Ouf !

Ensuite,quelque peu fourbus, retour en bus au camping Kradow (à partir du zoo), et là, on s’est rendu compte qu’il existait un camping plus facile d’accès pour le centre : Gastow. On ne peut pas toujours être dans l’excellence !!

Une belle rencontre ce matin au camping de Feldberg, le magnifique combi jaune de “little miss Sunshine” avec ses couleurs et accessoires d’origine. Il était en pente pour pouvoir repartir. Autrement il faut le pousser (comme dans le film) ou le tirer avec une corde. Un beau clin d’oeil !

Moins drôle la visite de Ravensbruck camp d’internement et d’extermination nazi pour femmes et enfants. Un endroit très émouvant et des sculptures qui vous remuent les tripes.

Et un essai de traduction du texte d’Anna Seghers sur la plaque commémorative par votre serviteur (en toute humilité bien sur) :

“Elles sont nôtre mère et nos sœurs. Aujourd’hui, vous ne pourriez pas apprendre librement,  ni jouer, vous ne seriez peut être pas du tout nés, si de telles femmes n’avaient pas mis en avant leur corps délicat et fragile, comme des boucliers de protection en acier, tout le temps de  la terreur fasciste, pour vous préserver un avenir.”

 

Couchage au camping de Kladow dans la banlieue de Berlin, dans la forêt, et près d’un magnifique lac bien connu des berlinois : le Wannsee.

Un départ de Pologne sous la pluie à l’image de notre ressenti à la fin de notre séjour de 3 semaines en Pologne. On a été surtout déçu par l’accueil : absence de sourires et de bonjours,  indifférence bien souvent totale , …. Quant aux paysages ou sites exceptionnels (ou intéressant) , hormis des endroits bien spécifiques comme les Tatras, les Beskides ou les Bescaides et surtout les villes comme Cracovie, ce fut la déception..

Une route chahutée par le vent, ensuite, pour passer la frontière et arriver en Allemagne (une belle campagne proprette. Enfin, on a rejoint une belle région de lacs à Feldberg (où on campe) dans le Vorpommen. Un beau coin “sehr romantisch” où il fait bon se promener avec sa belle. Une découverte.

Ah oui j’oubliais comme on en avait un peu marre d’avoir froid on s’est acheté à Castorama en Pologne un petit radiateur soufflant (céramique). Que c’est bon !