Kosice
Kosice, ville moderne avec la saveur d’autrefois (c’est le dépliant qui le dit) de 200 000 âmes (deuxième ville de Slovaquie), possède un très beau centre ville d’architecture “austro-hongroise” avec de larges avenues débouchant sur une grande place, et une belle église gothique (style flamboyant) avec des fresques “gothiques” (ça nous change un peu). La famille d’Andy Wahrol est originaire de la région (de Mikova près de Medzilaborce), mais lui n’y a jamais mis les pieds !
Slovaquie Kosice
Arrivée en Slovaquie par des petites routes agréables et des villages proprets très austro-hongrois jusqu’à Kosice et couchage dans un camping très sympathique à Medzev à une trentaine de km de Kosice dans les monts métallifères (camping Solok à Visny Medzed) tenu par un couple slovaquo-hollandais. Un super accueil et une bonne adresse pour découvrir le coin qui a l’air pas mal.
Mais si on s’aventure dans les chemins de traverse, on découvre alors des quartiers déshérités habités par les roms (photos prises à la sortie de Jasov).
Une journée en Hongrie
Après une nuit passée dans un hôtel 4 étoiles (il fallait finir de dépenser nos lei), visite des villes sur notre route hongroise : Nyirbator sympa, Nyiregyhaza très Mitteleuropa. Un sacré changement par rapport à la Roumanie. Les routes sont très correctes, les villages sont proprets mais sans trop d’âme (je n’ai jamais vu autant de balayeurs sur les routes et dans les villages). Un sacré changement aussi par rapport à notre dernière visite en 1984. Il n’y a plus beaucoup de différence avec “l’Ouest” si ce n’est les prix toujours assez bas pour la nourriture.
Enfin Tokaj et ses vignes notre objectif de ce jour et une petite déception. C’est pas mal sans plus, mais rassurez vous on a quand même pris le temps d’acheter quelques bouteilles.
Par contre les hongrois sont toujours aussi bourrus. Mais pas de soucis le “bo” Rozo sera là pour vous accueillir et boire un verre.
Couchage au. Camping de Sarospatak près des thermes où il y a un monde fou, mais aucun touriste hormis des slovaques. Très peu de campeurs dans notre camping et il fait très chaud. On va pouvoir faire tranquillement notre lessive ; il était temps !
On décide de passer directement en Slovaquie le lendemain.
Vers la Hongrie
Dernière visite dans le Maramures : la belle église en bois de Desesti et ses fresques naïves peintes sur bois. On adore Adam et Eve. En prime des photos du Maramurés, des portails et d’un arbre couvert de casseroles signifiant qu’il y a là une fille à marier et que la dote est prête.
Après rien d’intéressant jusqu’à la ville de Carei, près de la frontière hongroise, si ce n’est le “super” monument de Carei.
Le Maramures notre deuxième coup de cœur de la Roumanie. Une région à découvrir absolument et qui, on l’espère saura résister au modernisme et à l’économie de marché.
Des beaux roumains
Sighetu Marmatiei – Sapanta
Visite du mémorial des victimes du communisme en Roumanie à Sighetu Marmatiei. S’ il n’y avait qu’un musée à visiter en Roumanie ce serait celui là. Le musée se situe dans l’ancienne prison. Plus de 600 000 roumains furent arrêtés et emprisonnés à partir de 1945, et dans cette prison une grande partie des intellectuels roumains fut exterminée (assassinés ou morts de privation) jusqu’en 1977. On les enterrait de l’autre côté de la rivière Tysa soviétique à l’époque et ukrainienne maintenant. Les cellules de cette ancienne prison sont utilisées pour illustrer cette histoire, chaque cellule retraçant un pan de celle ci comme la securitate, la prison noire, le système Pipesti à base d’humiliations pour endoctriner les jeunes, l’article 209 permettant d’emprisonner n’importe qui sous prétexte de menées contre-révolutionnaires, la poésie en prison, les femmes en prison, les prêtres, les résistants, …
Un musée nécessaire pour que les roumains se réapproprient leur histoire et puissent ainsi lutter contre la théorie de “l’homme nouveau” sans passé, souriant face à un avenir radieux (qui n’arrivera jamais) cher à toute dictature.
Un après midi plus souriant (si j’ose dire) au cimetière joyeux de Sapanta. Des tombes avec des médaillons naïfs, d’un bleu éclatant, avec des commentaires qui doivent être gratinés (malheureusement en roumain) censés caractériser leur vie. Désarmant et unique. Certains médaillons sont faciles à décrypter mais d’autres (il faut faire marcher son imagination) !
Au fait quel serait notre médaillon et notre épitaphe ? J’ai quelques idées pour certains ou certaines, mais j’ai un peu peur pour moi !
Et pour finir une soirée sympa dans la pension avec folklore sans esbroufe, bouffe roumaine copieuse, et boisson (pas trop comme d’habitude) avec l’inévitable potion roumaine la Tuica appelée Horinca ici (fermentation de fruits : cerises, abricots, griottes, pêches, mirabelles ou autres).
Le Maramures : vallée de l’iza
Une vallée restée rurale et agricole, préservée du modernisme, et attachée fortement aux valeurs de leur religion orthodoxe ou gréco-catholique plus ancienne encore. De très belles maisons en bois avec leur portail en bois sculpté, parfois un peu trop monumental. Les femmes portent d’élégantes (et fraîches) jupes colorées, des fichus et elles sont toutes au boulot (le plus souvent au champ pour étendre ou ramasser le foin en ce moment et à l’ancienne bien sur avec des râteaux en bois). Une campagne vraiment superbe avec ses champs bien proprets et entretenus, ses meules à foin et leur système de séchage bien particulier, …
Et toujours d’admirables églises en bois avec leurs belles fresques intérieures comme celles naïves (de 1632) de Poienile Izei (le jugement dernier avec les tortures promises aux pêcheurs labourant ou jouant de la musique le dimanche, ou …), celles de Bogdan Voda ou surtout celles de Rozavlea (où on s’amuse à repérer les représentations des personnages positifs ou négatifs comme le hussard hongrois). Toujours la présence d’une flèche en bois montant au ciel (pouvant atteindre les 50 m). Dommage que presque à chaque fois ils aient construit à côté ou en face une église moderne un peu trop souvent en béton (orthodoxe pour faire oublier les anciennes églises gréco-catholiques ; on a d’ailleurs toujours pas trop bien compris la différence, si ce n’est leur rattachement à Rome plutôt qu’à Constantinople).
Vers le Maramures
Ce 2 Août une belle route de montagne, malgré les nids de poule (plutôt d’autruche comme dirait le guide du routard), pour rejoindre une autre région magnifique le Maramures. Passage d’un col à 1450 m (le Prislop avec présence d’un monastère récent monumental bien entendu) ; tout le long de la route des charmantes églises en bois bondées (on est dimanche) de paysans dans leur plus beaux atours (jupes colorées et fichus pour les femmes et petit chapeau tendance tyrolienne et costumes pour les hommes).
Couchage dans une pension bien sympathique Domnita à Poienile Izei, village typique de cette région du judet de Maramures avec ses élégantes maisons en bois et leurs portails imposants. Un village hors du temps et bien conservé dans cette région isolée où la vie rurale semble s’être figée au cours des siècles.
Un vrai bonheur la balade dans le village, avec tous ses petits vieux endimanchés sur leur banc ou promenant (plutôt le rôle des femmes) leur unique vache ou leur mouton dans les rues pour leur faire brouter l’herbe des bas-côtés. Un vrai dépaysement comme un retour aux sources,
La Bucovine
La Bucovine, noyau de la Moldavie, un premier coup de cœur pour la Roumanie. Un paysage doux et harmonieux de collines, montagnes et forêts avec de temps à autre des villages coquets de maisons colorées en bois campés délicatement dans le paysage. On aime !
Que dire des monastères exceptionnels avec leurs églises en bois peintes extérieurement et intérieurement, classées et uniques au monde. Un style moldave basé sur un plan en trèfle et un toit aérien. Des fresques extérieures à couper le souffle avec une couleur de fond différente pour chaque église. Un vrai bonheur.
Le monastère de Humor le plus harmonieux avec son sublime jugement dernier.
Le monastère de Voronet la chapelle sixtine de l’orient avec son exceptionnel arbre de Jessée (généalogie du sauveur) et là aussi son jugement dernier sur un bleu fantastique.
Le monastère de Moldovita avec toujours son arbre de Jessé et l’hymme acastique à la vierge (prière à la vierge en 24 stances et tableaux), sans oublier la représentation des sièges de Constantinople (par les turcs) qui ont échoué grâce à une icône de la vierge.
Le monastère de Sucevita avec son échelle de vertu (on en compte 30 !) pour accéder au paradis, peut être le plus beau.
Et un accueil formidable d’Elena à la pension Domnitei à côté du monastère d’Humor. Une gentillesse et une humanité rares. Une adresse à ne pas rater.