Le Fourgon Jaune

Ce vendredi 12 Mai direction les dunes de sable : l’erg. Et sur la route, déjà la découverte d’un système astucieux d’irrigation : le khettara. Une technique persane consistant à capter l’eau de la nappe phréatique en un point haut et ensuite de la faire circuler par gravitation dans des galeries souterraines (avec une faible pente) jusqu’à la palmeraie. La série de puits sert à entretenir les galeries. On évite ainsi l’évaporation et la dureté du puisage, mais c’est un travail de titan.

Installation au camping Tifina entre Erford et Rissani, un ancien caravansérail d’où partaient les caravanes pour Tombouctou avec des produits manufacturés, des perles, des étoffes ; elles revenaient avec de l’or, de l’ivoire et des esclaves. En tout cas c’est maintenant pour nous un des meilleurs campings du Maroc.

L’après midi la route touristique de la palmeraie de Tafilet (une vingtaine de km) dans les environs de Rissani. Un parcours bien interressant parmi les ksars (villages fortifiés), les cultures et le reg (désert de cailloux) ; penser à éviter les bandes de gamins qui peuvent être trop entreprenants. Faire le détour pat Tinghras, son ksar et ses beaux points de vue si vous continuez la route. Un autre ksar à voir : le ksar Ouled Abdelhalim. Un super circuit !

L’entrée des studios à Ouerzazate où a été tourné entre autre Astérix et Cléopatre. Il y a dans le désert d’autres villes fantômes laissées par les différents films réalisés.

Deux musées au programme de ce jeudi 10 Mai :

– le musée des sources de Lalla Mimouna quelques kilomètres avant Tinejdad en venant de Tineghir. Un musée créé par l’artiste Zaïd About, humaniste convaincu, autour d’une source résurgence. Un musée fantastique sur la culture berbère bien sur, mais aussi une promenade enchanteresse et poétique avec le petit prince de St Ex. Les métiers, les bijoux, la menuiserie, la vie nomade, l’eau,  et j’en passe. Il vous expliquera comment le maître de l’eau des oasis réglait les problèmes d’irrigation : la durée pour chacun pour avoir de l’eau pour cultiver était mesurée à l’aide d’une simple clepsydre (horloge à eau de la forme d’une calebasse percée à sa partie la plus basse). Un parcours ponctué de maximes et remarques poétiques. Un moment rare à ne pas rater.

“Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part”. Saint Exupéry

– le musée des oasis à Tinejdad (à côté de la maison El Khorba) dans le ksar, bien fait lui aussi et presque un complément du premier. Agriculture, élevage,vie nomade, histoire berbère, … Une expo complète ! En plus, après on peut se perdre dans les ruelles de ce très beau ksar refait. A noter la vente de produits locaux avec les prix explicités  (ça nous change !).

Couchage au camping “Les Tamaris” à Goulmima très moyen, contrairement à ce que disent les guides. Et là un peu de repos car il fait chaud (35 degrés) et lessive aussi malgré le vent. Petit tour en ville prévu ce soir à la fraîche (enfin si on veut).

Ce mercredi 10 Mai un spectacle grandiose : les gorges du Toghda et la palmeraie de Tineghir. Exceptionnelles ces gorges étroites découpées dans le calcaire du haut Atlas. Plus encore que la partie très touristique (qu’on peut faire à pied) déjà impressionnante, la route rejoignant le village de montagne de Tamtattouchte à 1800 m est fantastique avec ces falaises vertigineuses.

A ne pas rater, comme la promenade dans la palmeraie (un peu labyrinthe quand même) pour se rendre compte du travail fait dans les cultures ou vergers.

Couchage à l’hôtel camping Ourti à l’entrée sur la route de Ouarzazate ; pas mal surtout au niveau de la propreté et de l’accueil. Toujours un peu trop de vent à notre goût mais …

A propos de l’appellation des touristes, les plus jeunes sont les gazelles (femme) et gazou (homme) ; après un certain âge on devient gazinière et gasoil (pas encore notre cas bien sur).

Ce mardi 9 Mai direction Boulmane du Dades et surtout les gorges du Dades. Après avoir longé la palmeraie de Skoura et avoir suivi la vallée des 1000 Kasbahs, on s’installe au simili camping du Soleil bleu (ryad) sur la route de Tineghir ; plutôt le parking du ryad d’ailleurs mais les gens sont sympas et la vue de la terrasse est belle.

Ensuite la magnifique vallée des gorges du Dades. Des paysages splendides avec des maisons en pisé qui se confondent avec la roche bien rouge ; on longe au début les cultures et vergers (vallée des figues) puis on atteint une vallée encaissée par une belle route en lacet et on débouche sur le haut plateau calcaire de l’Atlas (bien aride).

Magique la falaise de Tamhalt, conglomérat de formes arrondies appelé “les pattes de singe”, avec des couleurs somptueuses. Un circuit que n’ont pas raté la gazelle Catherine et le gazou Jacky. Encore une bien belle journée. En plus il n’a pas fait trop chaud ; il a même plu (rare ici).

Ce matin du lundi 8 Mai visite de la Kasbah (château d’une famille riche capable d’entretenir une garnison) de Tamdaght, tranquille (30 dihrams pour entrer et écouter le fils du gardien raconter l’histoire du lieu). Une route superbe à découvrir partant de Ait-Benahoudd à Telouet. Le Glaoui (commandant de toute cette région sous le protectorat français) qui habitait dans cette vallllée avait vraiment  une belle vie : 4 femmes, 20 concubines, des jardins magnifiques (amandiers, grenadiers, abricotiers, … ) et j’en passe …

L’après midi rendez-vous à Ouerzazate avec le cousin d’un naufragé de la route qu’on a aidé ( avec une certaine méfiance quand même) qui nous aide à trouver des mécanos pour finir de réparer l’alternateur (changement du roulement) après bien sûr le céromial du thé.  Il nous emmène à l’oasis Fint (caché en berbère) par une piste d’une quinzaine de km dans le reg (désert de pierre) qui démarre à l’entrée d’Ouerzazate, sur la route de Zagora. Passage à côté des anciens décors des films tournés ici on dirait des mirages). Superbe et authentique oasis habitée par les descendants des anciens esclaves noirs sous le protectorat français.

Puis négociation pour passer une journée et une nuit dans le désert à Merzouga. On espère que ce n’est pas une arnaque (ils sont vraiment doués pour ça). Inch Allah.

Une route splendide ce dimanche d’élection du 7 Mai, avec des vues magnifiques à partir du col du Tizi-n’Ait-Imguer (1470 m). La nature et la terre couleur rouille jusqu’au Tizi-n-Tichka à 2260 m, puis un monde minéral rouge avec de temps à autre un village avec des maisons en terre crue et, à l’approche de Ouarzazarte nun monde de roches déchiquetées, de plateaux arides et de vallées secrètes.

Visite obligatoire : le vieux ksar d’Ait-Benhaddou (accès payant), forteresse exceptionnelle de terre et de roseau. Un petit musée sympa (10 dirahms) et une montée obligatoire jusqu’à l’Agadir (grenier fortifié) pour contempler cette mosaique de maisons et de cultures. Un lieu utilisé par le cinéma  (Gladiator, Lauwrence d’Arabie, Ali Baba et le les 40 voleurs, … et les nouvelles séries télevisées) ; des studios aussi à l’entrée de Ouarzazate (lieu de tournage dAstérix et Cléopatre, l’Arnacoeur, Prince of Persia, …).

Un monde inconnu et bien étonnant pour nous et plus que dépaysant. On a fait connaissance avec le vent du désert (vaut mieus se mettre à l’abri derrière un  mur) et surtout on appri le résultat des élections qui nous fait chaud au coeur ; les français ont rejeté ce discours de haine et nous en sommes fiers.

Couchage au camping l’escale, près d’Ait Benhaddou, correct sans plus, mais avec une belle vue.

Ce samedi 6 Mai rando dans la vallée de l’ourika, la plus fréquentée du haut Atlas : la plus courue celle des sept cascades (au dessus de 1600 m) superbe mais avec quelques pŕéalables : arriver de bonne heure pour éviter la foule et pouvoir se garer, trouver un guide correct (préférable si vous voulez monter assez haut, sinon ils font le minimum, soit de 5 à  10 € par personne selon la distance) tout en s’éloignant des faux guides car il n’est facile de dénicher le chemin, se débarrasser des rabatteurs plus que nombreux (pas toujours facile non plus et surtout exaspérant). D’autres balades superbes (mont Toukbal par exemple le plus haut sommet de l’Atlas à 4167 m) possibles mais nécessairement avec des guides officiels.

Vraiment drôle toutes ces passerelles pour accéder aux innombrables restos au bord de l’eau. Un monde bien surprenant !

Retour au camping de Marrakech ensuite puis baignade et jacouzzi pour récupérer. Toujours une vie bien difficile !

Ce vendredi 5 Mai on doit déjà régler un problème d’intendance : remplir une bouteille de camping gaz non vendu au Maroc. Pas de souci remplissage à Afriqua gaz route de Safi (6 dihrams).

Ensuite visite du superbe jardin Majorelle dans le quartier Gueliz (créé sous le protectorat français et dont le nom est une déformation d’église). Un endroit plein de poésie, avec une composition de l’espace sublime à partir de plantes grasses (Yves Saint Laurent y a fait dispersées ses cendres). Sans oublier le beau bleu Majorelle (notamment pour son atelier). Un beau musée berbère passionnant aussi dans le jardin, sur leur culture et leur artisanat (quel apparat !) .

Au fait vous savez pourquoi on appelle les allemands les chleuhs ? Il s’agit du nom d’une tribu berbère qu’avait combattu notre armée coloniale ; ils ne comprenaient rien à leur idiome et lorsqu’il a fallu combattre les allemands, comme ils ne comprenaient pas non plus leur langue ils les ont appelés chleuhs (intelligent n’est ce pas).

Ensuite on s’est perdu (volontairement) dans les souks, jusqu’à la magnifique médersa Ben-Youssef (ancienne école coranique) de style arabo-andalou. Du stuc bien sûr, de magnifiques plafonds en cèdre et de nombreuses cellules (chambres) pour les talibans (étudiants le coran). Une merveille d’architecture bien pensée ; n’oubliez pas de passer aux WC l’ancienne salle d’ablutions.

Un petit coup de fatigue nous a accompagné ensuite jusqu’au camping.

 

Première journée ce jeudi 4 Mai à Marrakech, une ville  qui nous a toujours fait phantasmer. Une route assez monotone pour y arriver si ce n’est la possibilité d’une belle photo de chèvres dans un arganier (il y a quand même une mise en scène ; pas gratuite les photos ici).

Un flot incessant de voiture, des échoppes regorgent de produits dans les nombreux souks colorés , une immense place Jemaa-el-Fana fascinante qui à elle seule vaut le déplacement (on y trouve tout : les diseuse de bonne aventure, les montreurs de serpent avec photo payante bien sur, les montreurs de singe, des femmes proposant des tatouages, des dizaines de bonimenteurs et une animation invraisemblable), on est pas déçu. Tout le monde s’y retrouve le soir (un peu le mouvement perpétuel). La trafic dans les souks (mobylettes, vespas, vélos, charrettes) est encore plus difficile qu’en voiture ; gare aux piétons ! On s’y repère grâce au splendide minaret de la koutoubia, le symbole de la ville.

Une promenade aussi dans le quartier moderne et vivant de Gueliz (boulevard Mohamed V) pour appréhender le deuxième volet de la vie de cette cité. Pas décevante cette ville, quoique surprenante au début.