Le Fourgon Jaune

Départ sous un temps incertain pour quitter la Laponie et une route entre forêts et lacs quelquefois monotone la E45. Un trafic qui s’intensifie au fur et à mesure de notre descente vers le Sud (le Sud, enfin si on veut). La température augmente et on aurait presque chaud (plus de 20 °).
Quelques photos du coucher de soleil d’hier soir de notre couchage près d’Arjeplog, des paysages rencontrés, et de l’église en bois de Vihelmina.

Couchage au camping de Stromsund sur l’E45, déjà presque plein à notre arrivée à 15h00 ; on avait oublié qu’on était au mois de Juillet (même en Suède). Première terrasse au soleil à Stromsund en tee-shirt de note périple ; on est quand même parti depuis le 2 Juin. Que du plaisir !

Les suédois aiment bien les voitures américaines (leur mode de vie aussi d’ailleurs, comme la mal-bouffe).
Demain on continue à descendre mais par les petites routes pour éviter ce trafic (caravanes et camping-cars principalement). On passera aussi visiter Ostersund, la Mecque du biathlon en Suède.

Encore une journée ensoleillée pour faire un tour dans la Laponie suédoise.
Auparavant un arrêt à Gammetstad une des 18 “villes églises” de Suède, une particularité scandinave.Le froid, la neige, l’éloignement de l’église (47 villages à partir du 15° siècle) menaient la vie dure aux paroissiens. Leur présence pourtant légalement obligatoire à cette époque laissait à désirer, aussi fut-il décider de construire des maisonnettes autour de l’église pour qu’ils puissent y passer la nuit ; 424 maisons quand même et bien sûr toutes rouges (à l’époque on utilisait le sang de bœuf). Certaines sont habitées aujourd’hui, mais pas toutes. Un monde étrange !

Puis direction le Lappland par une belle route ente forêts et lacs, jusqu’à Arjeplog un village superbement situé entre lacs et promontoires, mais pas trop animé (voir la photo du centre !). Couchage sauvage au bord d’un lac (deux dernières photos) ; les lacs ce n’est pas ce qui manque !

 

 

 

Une belle nuit en sauvage dans la forêt pas trop fraîche et un beau soleil. Que demander de plus ?
Des paysages doux, avec de nombreuses fermes et granges en bois anciennes ; de l’angélique (je crois) à foison le long des routes. Une dernière ville finlandaise Tornio et toujours cette organisation de l’espace déroutante (photo du centre ou du non centre avec l’hôtel de ville) ; une belle église luthérienne du 17 ° siècle à ne pas rater, et un musée d’art moderne pas mal du tout (expressionnisme finlandais).

Puis la Suède et l’ennuyante E4 jusqu’à Luléa, une grande ville du Nord ; des grandes avenues, un bord de mer pas terrible (présence de trois brise-glace), des magasins, des bars. Et toujours cette influence américaine dans la tenue et les différents lieux de consommation, comme en Finlande d’ailleurs. Le plein de centres commerciaux aussi à l’entrée de la ville, çà nous change de la Laponie.

Couchage au camping Firstcamp, un énorme camping avec 90% de Norvégiens, avec des prix eux aussi norvégiens (40€ sans la Wifi). Pas vraiment ce qu’on aime ! Dommage qu’on ne puisse pas connaître les tarifs avant de s’inscrire.
Demain on quitte le bord de mer et on espère trouver des lieux sympas où dormir, ou à défaut des campings à taille plus humaine.

Rovaniemi une ville plus animé que Kemijarvi (pas difficile). Déjà le passage du cercle polaire avec le village du Père Noël. Bien touristique ! On l’a trouvé mais on devait payer 35 € pour la photo. On a du improviser mais vous avez quand même la photo du père Noël.

Ensuite le superbe musée Arktikum à Rovaniémi avec 2 thèmes : les collections du musée provincial sur la Laponie du Nord et du Sud (une remarquable partie sur la perte de la Finlande de son accès à l’océan glacial arctique en 1944 au profit des russes avec l’expulsion de tous ses habitants) et l’exposition du centre scientifique de l’Arctique (qui donne froid dans le dos) sur les conséquences du réchauffement climatique pour les peuples de l’Arctique (pour les autres aussi).  A ne pas rater !
A propos des relations conflictuelles avec la Russie les cocktails Molotov (bouteilles d’essence enflammées) ont été inventés par les finlandais. Il s’agissait de combattre les chars russes de Molotov (général russe) lors de la guerre d’hiver en 1939. Ils n’avaient que çà sous la main. Il faut dire qu’auparavant Molotov avait fait bombarder Helsinki, et avait affirmé qu’il avait fait largué de la nourriture. L’humour finlandais !
Un petit tour dans la ville (une architecture pas toujours terrible) : pas mal de boutiques, de centres commerciaux, de bars et de boîtes de nuit. On a testé plusieurs boutiques ou magasins, et les prix sont sensiblement les mêmes qu’en France. C’est pareil pour la nourriture avec des produits quelquefois moins chers, sauf évidemment les alcools.

 

 

 

 

 

Couchage “sauvage” sur une petite route dans les bois, comme il fait bien plus chaud. Il faut quand même toujours batailler avec les petites bestioles ou les un peu plus grosses (taons ou guêpes par exemple). Pas toujours facile la nature ici.
Demain on descend sur la Baltique et on passe en Suède.

Belle rando dans le parc de Pyha-Luosto à Pyha, station de ski pas très haute (400 m), les gorges d’Isokuru (parcours rouge de 10 km). Un cheminement intéressant dans cette gorge parmi la forêt lapone primaire et les éboulis ; une entaille en V de plus de 200 m de profondeur. On y accède par un sentier dans une grande pinède où abondent les myrtilles.
Une cascade mythique à ne pas rater : Pyhancaste. Un lieu de sacrifice des Samis (rennes), récupéré ensuite comme d’habitude par les chrétiens pour baptiser. Une seule difficulté pour ce parcours : les 400 marches pour sortir de la gorge.

Ensuite quelque peu fatigués on se met à la recherche d’un couchage et on atterrit au camping de Kemijarvi (très cher). Chouette une ville, on va se faire un tour et boire un verre. Eh beh non !  En Finlande il faut revoir la conception qu’on a de la ville ; elles sont toujours très étendues sans centre (et ici sans bar qui vaille le coup), et ressemblent aux anciennes villes des pays de l’Est (c’est vrai qu’on est pas loin de la Russie).

Quelques photos de notre route lapone quelque peu monotone.

Mais demain tout va s’arranger, on va voir le père Noël à Rovaniémi

Pas de rando finalement ce matin : temps incertain, chemin incertain, humeur incertaine. On continue notre route dans la Toundra à perte de vue, animée par des rennes (animaux imprévisibles et un peu c…) ; des bouleaux, des pins malingres, des lacs, … Des grands espaces et de la solitude.Une ambiance impressionnante et un peu irréelle.

Arrêt en cours de route pour un drôle de village de chercheurs d’or : Tankaavara. On se croirait au Far West dans ce village d’opérette, mais il y a eu de vrais chercheurs d’or (peu se sont enrichis) ; on peut d’ailleurs toujours s’amuser à en chercher pour 12 €. Étonnant !

Installation au camping de Sodankyla, où on a l’impression de retrouver la civilisation. Visite de l’authentique église en bois de 1689, la seule épargnée par l’armée allemande. Touchante cette église restée intacte, aucun vernis ou peinture n’a été utilisé pour l’extérieur et seule la patine du temps a donné ce reflet argenté au bois de pin arctique ; de magnifiques tavaillons aussi (toiture) et un intérieur bien chaleureux (on se croirait revenir au 18° siècle et assister à la messe)

Qui dit retour à la civilisation dit bar et on a testé le pub à côté. Pas les mêmes prix qu’en Norvége : 5 € une bonne bière de 33 cl. On a pas pu résister non plus aux”French Fries”. Un vrai délice !
Demain on se dirige vers le beau parc national de Pyha-Luosto où on espère faire cette fois une rando.

Direction la Finlande sous un temps toujours clément. Le pays Sami ou la Laponie, un drôle de pays presque inhabité, couvert d’immenses zones sauvages. Des montagnes aux formes rondes, des pins, des bouleaux, des lacs, des zones humides et une route en montagne russe quelque peu monotone. Il faut quand même faire gaffe aux rennes qui traversent n’importe comment et, évidemment aux moustiques ou autres bestioles voraces (moucherons, mouches, et j’en passe) quand on s’arrête.

Une journée Sami (ils sont environ 80000 sur 4 pays : la Norvège, la Finlande, la Suéde mais aussi la Russie) visite de deux musées qui leurs sont consacrés à Karasjok en Norvège et à Irani en Finlande. Un peuple très près de la nature. Leurs divinités étaient les éléments de la nature : l’eau, le soleil, l’orage, le vent, … ; un chaman ou guérisseur faisait la liaison entre les dieux et les hommes. Deux musées complémentaires et bien intéressants.
Comment vivre dans un milieu si hostile ? L’hiver, avec des températures souvent en dessous de -20 degrés, commence en octobre et finit début mai avec 50 cm au moins de neige. Ils ont développé une ingéniosité sans pareil pour survivre (pièges pour ours, glouton, … ou trappes pour rennes, techniques de pêche, vie en communauté, partage des tâches, …)
Un peuple qui essaie de garder ses racines (un parlement dans chaque pays).

Couchage au camping d’Irani au bord d’un immense lac. Un peu venteux mais du coup moins de bestioles suceuses ou mordeuses (certaines mouches noires les Makkara arrachent même un bout de peau comme d’ailleurs les moucherons mordeurs les polttiainen ; la région a plein de ressources !)
Demain on essaie une rando dans le coin mais ce n’est pas facile (pas de balisage, carte sommaire, …) ; ce n’est pas la forêt de Fontainebleau !

Le soleil nous a un peu fait défaut pour sa parade de minuit (il n’arrivait pas à se coucher) mais ce n’était quand même pas mal. Un monde fou, qui pose question. Une entreprise privée a eu une concession pour le site et construit un immense complexe touristique avec boutiques, cafétéria, restaurant, … Ils ont eu le droit de fixer les tarifs d’entrée, soit 285 couronnes par personne ! A  22h00/23h00 les cars de touristes arrivent pour admirer le coucher de soleil et s’ajoutent aux centaines de voitures et camping cars. Effrayant, quand on pense que sur ce site, au départ un lieu de sacrifice pour les Sami, en 1920 il y avait juste une cabane. Bonjour l’environnement !
En plus il n’y a personne en hiver car la route est fermée ; le cap est une île et est relié au continent par un tunnel de 7 km.

 

Nuit un peu fraîche dans la parking, avec ce vent glacial et lever sous le soleil. Toilette rapide et départ pour le pays Sami (on disait avant Lapon mais ils ne veulent plus de ce terme le jugeant péjoratif.
Ensuite le retour par la magnifique route du Cap entre toundra, fjords et rennes, avec la visite du port le plus septentrional Skarvag (sympa) de notre planète, puis du port industriel d’Honningsvag (on peut sans passer).

Puis direction la Finlande. Passé Lakselv jusqu’à Karasjok, notre destination, une route triste à mourir : des lacs, des pins et des bouleaux de plus en plus chétifs, des rivières, des étangs, des moustiques, …
Couchage au camping de Karasjok (pas mal) capitale du pays Sami en Norvège. Un parlement (photo) y siège et est responsable du maintien de la culture Sami. Le drapeau Sami est partout dans le village : les couleurs des Samis, un demi cercle rouge pour le soleil et un demi cercle bleu pour la lune.

Demain la Finlande et toujours le pays Sami ; un drôle de pays. Pour l’instant on essaie de se protéger des moustiques avant de récupérer de notre nuit dernière.

 

 

 

Toujours du soleil pour rejoindre le Cap Nord un lieu emblématique, magique mais aussi bien touristique. Une superbe route pour y accéder. On circule entre forêts de bouleaux rabougris, vallées rocailleuses, collines dénudées, fjords, rennes de temps en temps, …
Une route de bout du monde unique !

Pas comme l’arrivée au cap Nord, avec cet immense parking, plus que cher (560 couronnes), rempli de camping cars. Mais la beauté et la sauvagerie de ce lieu mythique reste (300 m de surplomb sur la mer de Barents). Impressionnant et ensorcelant ce bout du monde !
Sans oublier ce vent toujours présent.

Comme il fait beau, on y dort ce soir pour admirer le soleil de minuit ; on ne sera pas seuls !

Le bonus : soleil de minuit sur le camping de Tromso. Bizarre d’être aveuglé par le soleil entre 23h00 et 24h00 !

Toujours un temps clément pour le démarrage. Pourvu que çà dure !
Autrement toujours une belle route entre fjords, montagnes, glaciers et forêts un peu rachitiques. Couchage au camping d’Alta sous une température supportable (et même quelques brins de soleil). Une visite d’Alta n’est pas indispensable, sauf si vous aimez les centres commerciaux norvégiens. Par contre son musée archéologique, avec ses peintures rupestres, peut intéresser certains ou certaines.

 

Une rencontre inopportune

Le repas du soir un classique : pâtes à la sardine. Miam !

Demain on file vers le cap nord, où on se posera si la météo le permet (et la température), sinon on attendra une journée au petit port d’Honningsvag.