Le Fourgon Jaune

Ce lundi 22 Mai journée en bleu, celui des maisons de la ville de Chefchaouen dans le Nord du Maroc. Tout est bleu, mais comme chacun (tout le monde joue le jeu) ne met pas la même quantité de bleu on a toutes les nuances pour les maisons et les sols (pour certains). C’est aussi une ville sainte (on s’en rend compte avec la force de l’appel à la prière) bien prisée des touristes, mais cela reste un enchantement pour les yeux. Une ambiance unique nimbée de bleu.  En plus cette ville est dans un site superbe. Superbe comme la route qui y amène.

Il reste des irréductibles des années 1970 qui proposent toujours du kif (mais bon c’est fini tout ça)

Couchage au camping municipal de Chefchaouen qui n’a du guère changé depuis l’époque “hip” (surtout les douches).

Ce dimanche 20 Mai pélerinage à Moulay-Idriss, la Mecque du pauvre et la ville sainte du Maroc. C’est ici qu’est enterré Moulay Idriss l’arrière petit fils de Mohamed (fondateur de Fès aussi) qui a réussi à convertir les berbères à l’islamisme. Un mausolée que les “incroyants” ne peuvent visiter, mais aussi un beau village ; d’une terrasse pas si facile à trouver (avec l’aide d’un guide trop collant comme dab) on peut apercevoir le le tombeau. Des belles vues sur la campagne environnante et du plaisir quand même à se perdre dans le dédale des rues.

Jolie route ensuite en partant du village pour rejoindre le site de Volubilis (du nom de ces fleurs de liseron violettes). De belles ruines romaines sur des vestiges Mauritaniens (règne de Juba II qui réussit un certain temps à avoir une certaine indépendance avec Rome). Un superbe capitole dédié å Jupiter, Junon et leur rejeton Minerve, l’arc de triomphe , le Decumanus Maximus (artère principale dans les villes romaines), et de multiples mosaiques (à l’origine ce mot signifait “grottes des muses” ; celles-ci abritaient dans l’antiquité des statues vénérées avec des murs ornés de pierres multicolores) comme dans la maison de l’éphèbe, du Désultor, de Vénus bien sûr et d’autres.

Et encore, comme à l’époque romaine, des champs de blé et des oliviers à perte de vue. Une belle balade en somme.

 

Retour à l’hôtel Majestic, repos et brochette au resto populaire juste à côté de l’hôtel. Il fait beaucoup moins chaud et petite surprise en rentrant, l’heure avait changé  (pour le ramadan) et on se retrouve ainsi avec deux de retard sur la France.

Ce samedi 20 Mai, la ville impériale de Meknès pratiquement créée par Moulay Ismail contemporain de Louis XIV qu’il voulait “concurrencer”, surtout après le refus de ce dernier de lui octroyer comme femme une de ses filles. Il construisit alors un Versailles à lui ; il en reste des km de rempart de couleur ocre, des portes monumentales en faience verte, des écuries grandioses, … Malheureusement on ne visite plus grand chose (son mausolée est en réhabilitation) ; il reste la superbe porte Bâb Mansour et l’impressionnant Hri Souani (grenier à grain avec des murs en pisé de 4 m). Des km de remparts pour parvenir au grenier qu’il vaut mieux parcourir en voiture après avoir franchi le couloir de la mort (on passe entre deux rangées de rempart et à l’époque lorsque les assaillants s’y introduisaient on fermait les portes de chaque côté et alors …).

La Médina ensuite juste en face de la ville impériale (avec les souks des artisans) à partir de la belle place El-Hédim (un air de la célébre place de Marrakech) ; elle est plus petite et moins oppressante que celle de Fès, avec toujours les couleurs et surtout les odeurs qu’on est pas près d’oublier.

A  l’entrée un musée intéressant : le musée Dar-Jamaï dans une demeure splendide (construite par le grand vizir au XIX). Un beau patio et une cour rafraîchissantes, une magnifique salle de réception à l’étage, des plafonds peints, un auvent “stalactite” en bois de cèdre ne pas rater et un surprenant fauteuil de la mariée.

Resto dans la Médina avec une petite Tajine bien gourmande puis direction l’hôtel Majestic (c’est le premier du voyage ; on peut quand même faire une entorse surtout qu’il commence à faire diablement chaud !). De l’art déco sympa en plus dans tout l’hôtel. La vie est belle !

Sortie le soir dans la ville nouvelle où nous logeons. Il fait encore chaud à 21h00 (35 degrés) mais çà nous a pas empêchés d’aller manger une petite Tajine au resto populaire d’à côté  (4 €). On attend un peu de fraîcheur pour dormir.

Ce vendredi 19, avant d’effectuer une deuxième visite de la Mėdina, un arrêt dans Fès El Jedid pour voir le palais royal en ébullition (on annonce l’arrivée du roi Mohamed VI) et non visitable ; belle entrée avec militaires d’apparat. Puis la Médina à pied à partir de Bâb-Boujould et ses deux principales artères (les plus touristiques aussi) Talâa Kbira et Talâa Sghira jusqu’à la belle place Nejarrine, qui regroupe les artisans du bois, et son musée du bois (un ancien caravansérail superbe). Belles rues avec une ambiance particulière due à une treille filtrant les rayons du soleil ; le plein d’échoppes d’artisan (vanniers, coordonniers, …). Une petite aura de mystère et quelques façades de monuments typiques.  Rien que du plaisir aujourd’hui !

Resto dans la Médina : tajine, même si le Vendredi c’est couscous, et corne de gazelle (gâteau à l’amande), sans alcool bien sûr (j’ai jamais autant bu de coca).

Puis visite rapide de la ville nouvelle sans grand intérêt si ce n’est les terrasses pour voir déambuler les gens.

Direction les villes impériales ce jeudi 18 Mai et Fès bien sûr. Installation au camping Diamant vert le matin, pas mal du tout, et ensuite la Médina. Après s’être sorti bien difficilement des griffes d’un rabatteur (visite d’un atelier de poterie qu’on a écourté avec difficulté), une déambulation plus que dépaysante dans cette belle Médina : le plein de mosquées bien sûr (visite de la mosquée des andalous ou du moins la partie visible pour les mécréants ), les médersas (écoles coraniques), les différentes places, les tanneries (un monde unique avec ces bassins ronds multicolores où pataugent les teinturiers) et évidemment les différents souks, ….

Un lieu exceptionnel cette Médina où il n’est pas toujours facile de s’y repérer et d’éviter guides et surtout faux guides. En plus une architecture spectaculaire à découvrir. Juste quelque peu fatiguante quand même cette déambulation mais on y retournera !

Ce Mercredi 17 Mai, un itinéraire de montagne dans le moyen Atlas passant par la petite vile d’Ain Leuh bien vivante et typique Une belle route en corniche parmi les chênes verts (un petit air de Cévennes) et de beaux points de vue sur ces vallées du moyen Atlas. Arrêt aux sources de l’Oued Oum Er Rbia ; un lieu quelque peu dénaturée par les innombrables gargottes le long du parcours amenant aux sources (et du cours d’eau aussi d’ailleurs). Retour par Mrirt et ses beaux tapis zaïanes. Des troupeaux de moutons, de chèvres partout.

L’impression de rencontrer le vrai Maroc : des conditions de vie plus que difficiles pour ces semi nomades (le troupeau de moutons n’appartient généralement pas au berger). On ne peut y rester insensible.

Ce mardi 16 Mai, route superbe à partir du col de Zad (2178 m) où réapparaît le vert. Le col est un point stratégique ; on y retrouve les essences méditerranéenes et notamment le magnifique cédre de l’Atlas. Un air plus frais, alors que les grosses chaleurs sont annoncées dans le Sud (40 à 45 degrés). Des dizaines et des dizaines de moutons le long de cette route d’altitude.

Couchage au camping Amazigh à Azrou (à plus de 1300 m) sous les cerisiers (un régal), spartiate mais propre et bien ombré. On retrouve dans cette vallée des maisons aux tuiles vertes des cigognes un peu partout.

Rando l’après midi en partant du camping pour découvrir cette belle forêt de cèdres, jusqu’au vieux cédre Gouraud bien déplumé. Rencontre avec des singes magot bien délurés (circuit bleu à partir du camping)

Ce lundi 15 Mai une belle route qui suit la vallée du Ziz et qui devient spectaculaire dans les gorges. Un petit arrêt à la source bleue bien décevant et ensuite Midelt et son camping municipal qu’on peut oublier.

Par contre une belle visite à l’atelier de tissage Kasbah Myriem (anciennement des soeurs franciscaines) près du monastère Notre Dame de l’Atlas où s’est réfugié le dernier moine de Tibhirine. Superbe leur travail et on peut avoir des explications sans acheter !

Une petite virée en ville le soir mais pas de terrasse pour nous et surtout pour Catherine vu le nombre de femmes installées à celles ci. On ne s’y serait pas senti à l’aise !

Ce dimanche 14 Mai après notre douche à l’étoile des dunes de Mergouza, direction la vallée du Ziz et le petit camping Tissirt très sympa et très propre, au bord de la palmeraie d’Ouled-Cheker. Du repos pour récupérer  (on a pas trop dormi au bivouac) puis une belle balade dans la palmeraie de cette vallée du Ziz en partant du camping. Un autre monde de cultures, de système d’irrigation, de zizis (les habitants de la vallée), de femmes avec leur âne chargé de fourrage  (souvent de la luzerne).

Des salutations nombreuses et bien sympathiques tout le long de cette belle balade à l’ombre des palmiers dattier (sous les chants d’une multitude d’ oiseaux) : “Bonjour çà va ?”. Bien réjouissant tout çà!

Ce samedi 13 Mai direction Merzouga et les dunes de l’erg Chebbi. Un haut lieu du tourisme avec des dunes impressionnantes qui changent de couleur selon l’heure du jour. Un petit casse croûte sur la place principale de Merzouga (brochettes de dinde) et un tour le long de ces dunes magnifiques avant notre rendez-vous (étoile des dunes) de 17h00 pour aller bivouacer dans le désert après un petit périple de 2 h en dromadaire. En route !

Un monde que l’on découvre ; ce qui nous frappe le plus c’est le silence (parler nous semble déplacé) jusqu’au bivouac où là on retrouve d’autres groupes (l’hiver ce peut être l’invasion). Escale d’une heure pour admirer le coucher du soleil puis souper, tajine et fruits avec le couple canadien très sympa qui nous accompagne. Les autres groupes étaient nettement plus nombreux et surtout plus bruyants (dommage). Lever 6h00 pour ne pas rater le lever du soleil (couleurs sublimes du sable et du ciel), puis retour à l’auberge “l’étoile des dunes” (on compte plus de 70 auberges de ce type à Merzouga ; c’est vous dire que vous ne serez pas seuls dans les dunes) pour une douche et un petit déjeuner berbère : crèpes, oeufs, fromage, …

Un arrière goût quand même car c’est une prestation qu’on a payé trop cher à cause de notre faux ami d’Ouerzazate (prix convenable 800 dihrams) ; c’est pénible d’être toujours sur ses gardes comme ici à Merzouga où l’accueil  était “Bonjour la Françe, çà va. Le 77 c’est où “,  avec la suite “Un tour dans les dunes”, “Du troc”, et j’en passe. On a quelquefois même pas le temps d’ouvrir la porte du fourgon !

Mais ce fut un moment unique, la confrontation avec le désert ! A ne pas rater !