Charleville
Arrivée à Charleville puis Houldizy par la la vallée de la Meuse. On avait oublié la beauté de cette route ; quelques arrêts à Givet ou Haybes (comme un pèlerinage) pour bien s’imprégner de l’atmosphère ardennaise, mais aussi française, après 5 mois d’absence. Bizarre, on a l’impression d’être parti seulement depuis quelques jours.
Un après midi à déambuler dans les rues de Charleville et déjà du monde pour assister aux spectacles de marionnettes dans les rues malgré la pluie.Le soir une magnifique cérémonie d’ouverture (cinématique des fluides par la compagnie Transe Express), un voyage poétique et aérien impressionnant. On a aimé.
Un festival à ne pas rater, ce festival mondial de marionnette de Charleville qui se tient toutes les années impaires mi Septembre. Les marionnettes, une expression théâtrale (comme d’ailleurs tout théâtre) qui ne retranscrit pas le réel mais le conteste ou le réécrit dans l’univers poétique propre aux marionnettes.
Un vrai plaisir de retrouver la famille Pesce et leur bel accueil chaleureux (et ardennais).
3 réflexions sur « Charleville »
Les propos du bloggeur, de plus en plus empreint de sagesse,
à défaut de Meuse et d’Olympe, je laisse Joachim conclure :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
[Joachim du Bellay, Les Regrets (1558)]
Mais notre bohème (comme Arthur), notre voyage contre le quotidien sera toujours là
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées,
Mon paletot aussi devenait idéal,
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
Oh! Là! Là que d’amours splendides j’ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit poucet rêveur, j’égrénais dans ma course.
Des rêves. Mon auberge était la grande course.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes
Ces beaux soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, vivant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais des élastiques
De mes souliers, au pied de mon coeur !
A. Rimbaud
On ne l’arrête plus, le Mimile!