Selon la légende, le métier de forgeron existe ici depuis le XI^e siècle. À cette époque, on y fabriquait essentiellement des armes. Actuellement, Phúc Sen compte environ 200 familles qui exercent le métier de forgeron. 

Les forges fonctionnent à plein régime presque tout au long de l’année. Les commandes sont nombreuses et proviennent de différentes provinces. Il s’agit essentiellement de couteaux destinés à la coupe d’os et de viande. Ce métier aide non seulement les habitants locaux à avoir un revenu stable mais contribue également à maintenir leur identité culturelle.

La famille de Nông Van Loi est l’une des familles du village à vivre de la forge. Chaque jour, avec sa femme et son fils, ils travaillent du matin au soir. “J’ai commencé ce métier dès mon enfance. Mes grands-parents et mes parents me l’ont transmis, et à mon tour, je l’ai enseigné à mon fils. Le métier de forgeron apporte de bons revenus. Chaque mois, notre famille de trois personnes gagne 20 millions de dôngs” confie Nông Van Loi.

Une particularité de ce village est que contrairement aux gens de la plaine qui ont l’habitude de façonner leurs couteaux en commençant par le manche, les Nùng An font exactement l’inverse. Ce n’est qu’après avoir obtenu une lame conforme à leurs désirs qu’ils s’attaquent au manche. Si la forme du manche peut être corrigée, ce n’est pas le cas pour la lame.